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Département de Géographie

École normale supérieure

Enjeux environnementaux du bassin minier


L’exploitation minière a laissé des traces remarquables dans le paysage : si les terrils en sont certainement l’emblème, on pourra aussi remarquer les cités ouvrières, les chevalements, etc. Ce sont ces traces qui sont aujourd’hui proposées au « patrimoine culturel évolutif de l’humanité » de l’UNESCO (Organisation des nations unies pour l’éducation, la science et la culture). Mais au-delà des questions de mémoire et de paysage, la présence de ces vestiges s’accompagne également d’enjeux environnementaux.
L’activité minière, en particulier l’extraction du charbon, son tri et la constitution de terrils, est à l’origine de pollutions par les métaux contenus dans les déchets de charbon. Ces substances pénètrent les sols par ruissellement des eaux, mais surtout, rejoignent le milieu aquatique (rivières, mares…) et en perturbent l’écosystème.
La question des infiltrations d’eau dans un contexte minier est également prégnante en sous-sol. Pendant la phase d’exploitation, de l’eau pénètre en permanence dans les galeries sous forme de résurgences. Cela exigeait dans certains cas des dispositifs d’évacuation de l’eau. Mais ces infiltrations représentaient également un risque pour les mineurs puisque l’eau, en circulant dans les fissures des parois de la mine, pouvait les déstabiliser et provoquer des effondrements de galeries. Après l’arrêt de l’exploitation d’un site, les résurgences continuent de se produire. Des effondrements de galerie conduisent alors à des affaissements en surface. Ceux-ci ont deux types de conséquence. En milieu urbanisé, ils provoquent des fissures, voire l’effondrement des bâtiments situés à l’aplomb de la galerie. En milieu rural, ils modifient la topographie : ils sont par exemple à l’origine de cuvettes qui peuvent se transformer en mares. Les effondrements, plus rares, sont liés à une rupture brutale du plafond de l’exploitation minière et se traduisent par des dépressions de plus petite taille.

La Mare à Goriaux, située sur les communes de Saint-Amand et Raismes, dans le PNR Scarpe-Escaut, est aujourd’hui patrimonialisée. Il s’agit d’une cuvette formée par l’affaissement des fosses de Vicoigne et d’Arenberg, qui commence en 1950 et se poursuit après la fermeture des mines en 1989. Il s’agit donc d’un phénomène de temps long. La mare est bordée d’un terril plat et en longueur de 2km de long pour 150m de large et une trentaine de mètres de hauteur.

Dans ce milieu artificiel s’est développé un écosystème particulier, avec une riche avifaune et d’importantes roselières sur les berges de la mare, mais aussi la végétalisation du terril par des conifères. Il est protégé en tant que tel depuis 1967, puisqu’il fait partie du premier PNR de France, le PNR Scarpe-Escaut. En outre, il abrite une réserve ornithologique et fait partie des sites proposés pour le classement au patrimoine mondial de l’UNESCO.

 

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