Hermine Durand, Anouch Missirian
L’usine marémotrice de la Rance, qui a été inaugurée en 1967, est un ouvrage unique au monde.
Pourtant, l’Homme utilise la formidable énergie des marées depuis bien plus longtemps que cela : dès le Moyen-Âge, cette source d’énergie a été exploitée grâce à des moulins à marée, qui permettaient, à l’instar des moulins à vent et des moulins à aube, de moudre le blé.
Toutefois, ce n’est qu’avec cette centrale, construite dans l’optique gaullienne de promouvoir la grandeur de la (...)
Dans le monde, les sites susceptibles de recevoir une usine marémotrice sont rares, car ils doivent satisfaire plusieurs critères : la construction d’une digue de fermeture doit être naturellement possible et la marée doit y être de très forte amplitude. Ils doivent également posséder un réseau interconnecté à proximité du site, pour pallier l’intermittence de la production, inhérente à toute usine marémotrice. Cette dernière condition est bien remplie.
L’estuaire de la Rance permet la communication de la (...)
Les structures en place
Architecture du complexe marémoteur
On distingue d’Est en Ouest : L’écluse (4), permettant le passage des bateaux entre le bassin maritime et la mer ; L’usine proprement dite ; La « digue morte » (10) : c’est une digue en enrochement complétant la fermeture de l’estuaire entre l’usine et l’îlot de Chalibert ; Un barrage mobile (11) : d’une longueur de 115 m, il est équipé de 6 vannes assurant le passage d’un débit total d’environ 10 000 m3/s. Il relie (...)
Un bilan énergétique s’intégrant au paysage économique breton
La Bretagne importe 94% de l’électricité qu’elle consomme. L’usine marémotrice de la Rance représente 23% de l’énergie produite sur place (ie. des 6% effectivement produits sur le sol breton) soit 1,4% des ressources primaires en énergie et donc de la consommation totale. La production de l’usine marémotrice de la Rance correspond à la consommation de la ville de Rennes.
En effet, l’usine produit 513 GWh par an : sa puissance totale est de 240 (...)